jeudi 7 juillet 2011

Un Monstre

Paralysé par le trac, j’ai hésité plusieurs semaines avant de me décider à attaquer l’encrage de la page 120. Comme si je m’apprêtais à grimper l’Everest à bicyclette. Ça peut sembler facile, mais ça ne l’est pas pour moi. Certaines pages peuvent paraître plus compliquées par la surabondance de détails, mais elles ne m’ont pas donné autant de mal que celle-ci. Il s’agit d’une scène nocturne, censée se dérouler dans le noir quasi-total, toute en clair-obscur (plus obscur que clair, en fait). Mais il faut tout de même qu’on voie quelque chose. Le clair-obscur, étant à l’opposé de mon approche ligne claire habituelle, n’est pas exactement ma tasse de thé. Le problème est de déterminer quels détails doivent être noyés dans le noir et quels détails doivent être conservés. De plus, ce genre d’encrage me demande un temps fou et il me semble que j’ai de moins en moins de patience pour ça. Je vais peut-être me décider un jour à troquer encre de Chine et pinceau pour une Cintiq, mais ce n’est pas pour demain.

J’ai finalement surmonté ma peur du noir et vaincu la Bête. Il ne reste qu’à appliquer les tons de gris, mais c’est un détail. Le résultat n’est pas si mal, tout compte fait, avec un petit côté Charles Burns qui ne me déplaît pas. Même si je sais que je ne serai jamais Charles Burns.


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