vendredi 22 avril 2011

Avant l'Apocalypse

Cette page fait partie d’un projet futur sur lequel je compte travailler à temps perdu et mener à terme quand j’en aurai fini avec L’Amérique ou le Disparu.

J’envisage un album couleur grand format, d’une vingtaine de pages, ou un peu plus, qui ne serait pas tout à fait de la BD au sens classique, mais plutôt une série de tableaux pleine page, accompagnés de courts textes narratifs. Ces textes seraient présentés comme les extraits du journal intime d’une jeune fille, sorte d’Anne Frank jurassique, qu’on voit ici promenant son animal de compagnie.

J’ai commencé à imaginer l’univers particulier de ces dinosaures costumés à la mode 1900, dans une société impitoyable, figée dans l’immobilisme et vouée à la destruction (d’où le titre), mais je ne sais pas pour l’instant quelle sera la trame du récit, ni même si récit il y aura. On verra.

Comme L’Amérique ou le Disparu, il s’agit d’une vieille idée que j’avais rangée au fond d’un tiroir et que je ressors aujourd’hui, pendant qu’il en est encore temps. Quelque part dans les années 90, à l’époque où les dinosaures de Spielberg faisaient fureur, j’avais réalisé, strictement pour m’amuser, une illustration couleur, en me disant que cela me servirait peut-être un jour.


L’illustration faisait partie de l’exposition rétrospective que j’ai tenue à l’UQO l’automne dernier. Quelques-unes de mes étudiantes l’ayant remarquée, elles m’ont suggéré de relancer l’idée. J’ai donc entrepris de produire une nouvelle version avec texte, provisoirement en noir et blanc, et c’est en la dessinant que j’ai eu envie de pousser un peu plus loin. Pour l’instant, la page apparaît dans Plan B, le magazine annuel des étudiants en BD de l’UQO, auquel j’ai participé à titre d’invité.

À propos de l’UQO, les cours ont pris fin cette semaine, ce qui devrait me laisser un peu de temps pour faire autre chose.

Alors, comme disait le commissaire Bougret : «En route vers de nouvelles aventures!»

samedi 16 avril 2011

Face à face avec Beethoven

...il empoigna Karl par le plastron de sa chemise, le souleva presque du sol et le jeta, sans même, de mépris, le regarder, contre une armoire qui se trouvait à quelques pas, si violemment que Karl, dans les premiers instants, pensa que les douleurs cuisantes qu’il ressentait dans la tête et dans le dos, en allant buter sur le meuble, provenaient de la main même de Delamarche. Des ténèbres montaient devant ses yeux étourdis...

Franz Kafka, L’Amérique, traduction Alexandre Vialatte.


Quelque chose me dérangeait avec mon interprétation de cette scène dans le crayonné de la BD. Bien sûr, ça ne colle pas exactement au texte, mais là n’est pas la question. Dans le roman, le rythme particulier de la phrase, l’accumulation de virgules, cette précision dans les détails tout à fait kafkaïenne, pour décrire une action ultra-rapide produisent un curieux effet de ralenti. Si je choisissais d’aller dans cette direction, mon album s’étendrait facilement sur mille pages. Comme c’est une adaptation, je peux me permettre d’être un peu plus expéditif.



Non, ce qui ne va pas, c’est la case du milieu. Comme je fais de la BD et non du dessin animé, je dois choisir la phase de l’action, l’instant correspondant à chaque case. J’avais prévu saisir l’instant précis de l’impact du crâne de Karl sur le coin de la commode, impact suivi de son évanouissement. Mais, j’avais beau travailler et retravailler le dessin, je n’arrivais pas à rendre la chose de façon satisfaisante. La case restait désespérément immobile, figée. Pour y voir plus clair, j’ai visionné et revisionné la vidéo de l’incident Chara-Pacioretty.

J’ai fini par comprendre qu’il n’était pas intéressant de montrer l’impact lui-même et qu’il était de beaucoup préférable d’en montrer l’effet (ou l’anticipation). Action-réaction. Et comme une commode ne réagit pas beaucoup, j’ai pensé utiliser le buste de Beethoven trônant sur le dessus du meuble, en le faisant basculer (le buste n’est pas mentionné sans le roman, mais figurait déjà dans le décor de la BD). Le crâne de Karl percutant le coin du meuble se retrouve hors-champ, ce qui simplifie les choses.



Je crois que le résultat est meilleur ainsi.

lundi 4 avril 2011

More taches

Un exercice analogue au précédent, mais en couleurs cette fois-ci.

Ciel ! Serais-je tout à coup en train de faire de l’Art ?



vendredi 1 avril 2011

Taches








Un petit jeu formel sans conséquence.