L’album avance ces jours-ci à la vitesse d’un escargot. C’est à peine si j’arrive à encrer une page par semaine. À ce rythme, comme l’encrage représente environ le tiers du travail et qu’il il me reste une cinquantaine de pages à dessiner, j’en aurais encore pour au moins trois ans. Je suis loin, très loin d’un Osamu Tezuka, qui pourrait abattre tout le boulot en une semaine (je n’exagère même pas). C’est vrai qu’il est mort, lui. Mais ça, c’est une autre histoire.
C’est drôle de penser que, lorsque j’aurai terminé, j’aurai sans doute mis cinq fois plus de temps à produire cet album que Kafka n’en a mis à écrire le roman. C’est vrai qu’il ne l’a pas terminé. Et qu’il est mort lui aussi. Mais, ça encore, c’est une autre histoire.
Évidemment, la session à l’Université me prend énormément de temps. Entre les cours, les préparations de cours, les corrections, les voyages en autobus (qui représentent à eux seuls douze heures par semaine) et tout le reste, le temps se fait rare. Mais ce n’est qu’une partie du problème : il y a cette fatigue qui s’installe, plus mentale que physique. Lorsque je ne suis pas au travail, j’ai toujours la conviction de réaliser l’œuvre de ma vie. Mais, dès que je m’installe à ma table à dessin, pffffffffff, l’enthousiasme et la ferveur se dégonflent. Je traîne, je cherche en vain sur Internet des raisons de continuer.
On me dira que j’ai besoin de repos.
Le repos n’est pas la solution. Les vacances, c’est bien agréable, mais ça n’arrange rien, au contraire, ça ne fait que retarder les choses. Ça n’a jamais été pour moi un moyen de recharger mes batteries.
Alors ?
Les cours se terminent à la fin avril, j’aurai sûrement plus de temps alors. Sauf qu’il y a les rénovations de la maison qui avancent à peu près à la même vitesse que l’album et qui m’attendent au tournant ...
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