Mai 87. Ma blonde et moi sommes assis sur nos sacs à dos, attendant le traversier, au milieu de la place à Olbia, en Sardaigne. C’est un dimanche après-midi, la piazza est déserte et la ville silencieuse.
Tout à coup, nous entendons, indistinctement d’abord, puis de plus en plus fort, des sons de cuivres et de tambours : pas de doute, c’est une fanfare qui approche. Comme nous la voyons apparaître au bout de la rue, nous entendons, provenant d’une autre direction, les sons d’une seconde fanfare, puis d’une autre, et d’une autre encore. Les gens commencent à affluer et les fanfares apparaissent de partout, convergeant dans une totale cacophonie vers la piazza où nous sommes assis. Bientôt, nous sommes littéralement entourés de bannières et de musiciens en uniformes colorés jouant tous en même temps.
C’était sans doute une sorte de festival, de rassemblement des fanfares de la région, je ne l’ai jamais su. Mais je me suis plu à imaginer que la population d’Olbia avait organisé pour nous un comité d’accueil.
C’est un peu l’ambiance que j’ai cherché à traduire dans ce dessin, en transposant légèrement : le jour devient le soir et la petite ville sarde un faubourg new-yorkais.